Plaidoyer pour le maintien des écoles ouvertes, les sociétés savantes de pédiatrie se mobilisent

Plaidoyer pour le maintien des écoles ouvertes, les sociétés savantes de pédiatrie se mobilisent.
Société Française de Pédiatrie et ses sociétés filles : Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique, Société Française de Pédiatrie Médico-Légale, Groupe de Pédiatrie Générale et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire

INTRODUCTION
Alors qu’un troisième confinement est en discussion en France, les pédiatres, pédopsychiatres et services d’urgences pédiatriques de tout le pays observent depuis quelques semaines une augmentation sans précédent des consultations ambulatoires et hospitalières, admissions aux urgences et hospitalisations pour motifs psychiatriques tels qu’anxiété, idées noires et ou gestes suicidaires souvent dans un contexte de maltraitance. Les services d’hospitalisation habituellement surchargés à cette période d’enfants atteints de pathologies infectieuses (bronchiolites, gastro entérite) le sont cette année encore mais d’enfants maltraités, déprimés, anxieux et suicidaires. Les inégalités sociales de santé jouent un rôle majeur dans cette pathologie pédopsychiatrique qui touche les plus vulnérables et des familles où les confinements successifs n’ont fait qu’accentuer des difficultés pré-existantes. Un an après le début de la pandémie un paradoxe doit interpeller : alors que les enfants ne meurent pas de la COVID 19, un grand nombre est en grande souffrance psychologique et disent avoir envie de mourir. Nos collègues anglais redoutaient dès avril 2020 une possible « seconde pandémie » de maltraitance, aussi redoutable que la première car touchant avec une lourde morbidité cette fois les enfants, qui sont les futurs adultes de demain. Dans ce contexte, et contrairement aux connaissances dont on disposait en mars 2020, la perspective d’un nouveau confinement avec fermeture des écoles, crèches, collectivités et milieux socio-éducatifs laisse craindre une aggravation des effets délétères indirects de la pandémie déjà objectivés par de nombreux pays sur la santé mentale et sociale des enfants, alors que les bénéfices attendus dans la lutte contre la diffusion de ce virus, définitivement très différent des autres, demeurent hypothétiques.

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